Le jardin d’Eden, c’est la première description de jardin, un lieu mythique, un verger fruitier, et aussi un jardin potager. Ainsi, le potager s’est développé au cours des siècles aussi bien chez les nobles que dans les monastères. Le potager offre une autonomie alimentaire et il devient assez rapidement le symbole d’une nature domestiquée au service de l’être humain. Les parcelles cultivées chez les particuliers permettaient d’assurer un approvisionnement durant les périodes de famine.
Sommaire
Les jardins, toujours salvateurs durant les périodes de guerre :
Le potager est depuis toujours la meilleure alternative aux pénuries liées aussi aux périodes de guerre.
Symbole de précarité, il sera donc mal vu pendant les 30 Glorieuses. Toutefois, malgré cette mauvaise presse, le jardin cultivé ou potager sera toujours un lieu d’innovation technique et scientifique. L’arrivée des supermarchés dans les années 60 va modifier les modes de consommation et va faire oublier, petit à petit ces espaces nourriciers individuels…
La vision d’un potager aujourd’hui ?
Après une longue période d’oubli, de nos jours, le potager a retrouvé tout son intérêt, aussi bien dans les villes que dans les campagnes.
Cultiver ses propres légumes symbolise un retour au naturel et surtout un retour aux goûts trop longtemps dénaturés dans les chambres froides de l’industrie agro-alimentaire, pour ces raisons et aussi liées aux coûts, on retrouve le plaisir de cultiver et de mieux se nourrir. C’est aussi une volonté de revenir à une autonomie partielle en ces temps perturbés.
Aujourd’hui, le jardinier aime aussi avoir recours à des méthodes respectueuses du vivant, comme la permaculture. La permaculture c’est se mettre à l’écoute du potager, de son écosystème et ses interactions.
L’objectif reste le même, pouvoir tirer profit de l’abondance naturelle que peut vous offrir un sol bien préparé et travaillé pour se nourrir plus sainement et pour retrouver de vrais goûts.
Le modèle du potager ancien, les jardins monastiques :
Le jardin monastique est un modèle inspirant.
Les moines y cultivaient et y cultivent encore dans certains lieux, des plantes médicinales, des fruits et légumes pour la consommation du couvent, ainsi que des plantes d’ornement.
C’est ainsi un espace nourricier et méditatif, presque sacré. C’est un lieu qui fournit aujourd’hui de précieuses leçons aux créateurs de potagers partagés. Le jardin monastique est composé de trois parties distinctes :
- Le jardin des simples, plantes médicinales, aromatiques et condiments. Ces espaces sont surélevés, pour éviter aux moines de se courber.
- L’enclos, espace potager où se font les cultures maraîchères. Le régime des moines étant essentiellement végétarien, la culture des légumineuses était la plus importante. On y plantait également de nombreux légumes racines et crucifères, parfaits pour les potages.
- Le verger, où les vignes poussaient sur des fruitiers divers qui variaient en fonction des régions.
Le potager ancien :
Au Moyen-Âge, le potager ajoute une dimension religieuse.
Un potager est organisé pour favoriser le calme et la prière, pour symboliser les 4 éléments et aussi représenter la Trinité.
Ainsi, plus qu’un jardin nourricier, les potagers sont des lieux de bien-être et symboliques. Chance, connaissance du vivant sont les méthodes mystiques qui assurent aussi la productivité des parcelles. Les trios de carrés potagers permettent de faire des associations bénéfiques à la croissance des plantes. Les rotations de culture étaient ainsi assurées aussi !
Le verger assurait un apport d’eau et de nutriments puisés dans la terre. Les légumineuses enrichissent le sol d’azote. Les gammes variées de végétaux accueillait une biodiversité au service de l’ensemble du jardin.